Tour de France vélo : le pont sur le Lez sera-t-il en selle…




En chantier jusqu’à fin juin, le pont sur le Lez qui relie Montferrier-sur-Lez à la route de Prades-le-Lez, va découvrir une nouvelle vie. Élargi pour permettre la circulation des vélos et des piétons, peut-être connaîtra-t-il ses premières heures de gloire le mardi 22 juillet 2025, lors du passage de la 16e étape du Tour de France, longue de 172 km, qui reliera Montpellier au célèbre Mont-Ventoux, le Géant de Provence.
Pour l’heure, ni la Ville de Montpellier ni la Métropole n’ont arrêté l’itinéraire précis. Le pont de la route de Mende, actuellement en travaux, sera-t-il prêt à temps ? Ou se contentera-t-il de voir passer la bruyante caravane et le défilé du peloton sur la Départementale 17 ? On vous tiendra courant, car enjamber le Lez dans ce secteur du Fescau n’a pas été chose aisée au cours de l’histoire.
En effet, tout au long du XVIIIe siècle, « les chemins sont redressés et élargis, les gués supprimés et les ponts, trop étroits ou en mauvais état, remplacés », explique Louis Gabard dans l’ouvrage ‘’Le Lez, histoire et vie d’un fleuve singulier’’ (1). Sans parler des crues qui emportent tout sur leur passage, comme celle de 1706 qui détruit le pont en bois entre Montferrier et Prades, lequel est provisoirement substitué par une charpente soumise, elle aussi, aux caprices du cours d’eau.
En 1716, décision est prise. Les Etats du Languedoc chargent le directeur des travaux publics du Languedoc d’établir un projet « en dur ». Coût de l’opération : 25 000 livres. L’endroit est choisi, les plans sont tracés, mais le terrain qui doit recevoir les culées du pont semble instable. L’ouvrage est déplacé, les plans refaits. Coût supplémentaire : 8 500 livres. Malgré ce retard au démarrage, le chemin neuf et le grand Pont Neuf (2) sont achevés en janvier 1717, la réception des travaux se déroule le 30 juillet de la même année.
Entre 1781 et 1790, une inspection générale ne relève aucun désordre. Preuve que ce pont construit en pierre de taille régulière provenant des carrières de Saint-Jean-de-Védas est d’une solidité à toute épreuve (3). « Ce pont a traversé trois siècles et subi de nombreuses crues sans dommage. Tout juste les armoiries des Etats du Languedoc figurant au-dessus de la voûte ont-elles été martelées lors de la Révolution et les parapets déplacés pour élargir la chaussée en rive droite », écrit Louis Gabard. Si le pont a survécu aux coups de marteau, nul doute qu’il résistera aux coups de pédale du Tour de France…
(1) ‘’Le Lez, histoire et vie d’un fleuve singulier, de sa source à la Méditerranée en passant par Montpellier’’, édition de Baillarguet, cahier spécial du 10e anniversaire, 444 pages, 30 €.
(2) Pittoresque Montferrier, Groupe Patrimoine de Montferrier, 238 pages, 15 €.
(3) Dessin réalisé par Jean-Marie Amelin en 1829 – source Médiathèque Emile-Zola, Montpellier.