Papier, soie, clous ou couvertures militaires : que fabriquait-on tout près du château des Tilleuls ?

Papier, soie, clous ou couvertures militaires : que fabriquait-on tout près du château des Tilleuls ?

Quand on explore l’histoire industrielle de Montferrier, la tannerie, située à l’entrée du village route de Mende et fermée depuis 1982, constitue un repère incontournable. Mais saviez-vous que, par le passé, d’autres activités économiques existaient du côté de l’actuel château des Tilleuls, au nord de la commune… Là, tout près du moulin de Sijas, en bordure du chemin de la Meule, on retrouve trace d’une papeterie. En effet, l’on en croit le Bulletin des lois de la République française, l’ordonnance 1412 .

signée le 1er février 1831 par le roi Louis-Philippe 1er autorise « M. Sijas à établir une papeterie dans la commune de Montferrier (Hérault) et à dériver du Lez les eaux nécessaires au mouvement de cette usine ». Du papier, mais pas que puisque, onze ans plus tard, en 1842, le même souverain autorise, par ordonnance , « le sieur Sijas à conserver un moulin à blé qu’il a établi sur la rivière du Lez dans la commune de Montferrier et à ajouter à ce moulin une fabrique de pointes de Paris et une filature de soie ».

Si les multiples activités du moulin de Sijas sont documentées, en revanche, le grand batiment en ruine qui jouxte le château des Tilleuls reste mystérieux. Selon Paul Fournel, descendant de l’ancien propriétaire de la belle demeure des Tilleuls, la réalité de sa production manque de preuves tangibles. « Mon père m’a indiqué qu’à cet endroit on confectionnait des couvertures militaires, mais à la fin du XIXème siècle un incendie aurait tout détruit ». Sur place, on comprend que le sinistre ravageur a emporté une grande partie de l’usine.

A en croire un témoignage anonyme , au détour d’un chemin, il reste encore des murs, épais de 1m à 1,20 m, percés d’ouvertures en ogive. Dans la continuité, masquée par les arbres, on découvre une haute et épaisse façade en pierre percée de trois fenêtres. On peut imaginer que ce bâtiment à étages abritait des ateliers. Quelques morceaux de rouages en fer subsistent encore, mais la végétation a envahi le secteur et enfoui la mémoire des lieux.