Le Cottus petiti, ce petit poisson rare, menacé et protégé qui frétille dans le Lez

Le Cottus petiti, ce petit poisson rare, menacé et protégé qui frétille dans le Lez

Il promène ses nageoires jaunâtres ou verdâtres, entre le nord du Saint-Clément-de-Rivière et le sud de Montferrier. Il mesure entre 2 et 6 cm, apprécie les eaux claires et oxygénées de la rivière, pond sous les pierres et le mâle défend les œufs. Son nom scientifique : Cottus petiti.

Chez nous, on le surnomme le Chabot du Lez (photo © V. Sablain / EPTB Lez). Ce minuscule poisson d’eau douce endémique du ruisseau local est ultra-protégé car potentiellement « menacé d’extinction ». Au point que la source du Lez et les cinq premiers kilomètres du fleuve jusqu’à hauteur de Montferrier, à proximité du château des Tilleuls, constituent son aire de répartition, elle-même frappée du sceau Natura 2000 .

Découvert en 1964 par deux biologistes roumains, ce poisson qui n’excède pas 4 grammes à l’âge adulte est triplement classé : espèce « vulnérable » sur la liste Rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature ; espèce « en danger critique d’extinction » sur la liste Rouge des poissons d’eau douce de France métropolitaine ; espèce réglementée et inscrite dans la convention communautaire de la Directive européenne Habitats-Faune-Flore. Bref, c’est un petit animal précieux surveillé par les techniciens du SyBLe (Syndicat du Bassin du Lez, implanté au domaine de Restinclières), survivant de temps anciens, dont la population est en déclin et les perspectives futures défavorables.

Avec son corps trapu, ses spicules épineux sur toutes les parties dorsales et latérales, avec sa tête large et aplatie, il se différencie des autres espèces de chabots par sa petite taille.

Le Chabot du Lez est dépourvu de vessie natatoire, ce qui le rend peu apte à nager sur de longues distances. Il préfère les zones à débit lent aux eaux rapides et se nourrit essentiellement de petits invertébrés aquatiques. Petit miracle de la nature, il est capable de passer d’une coloration très claire à très foncée en quelques minutes selon la couleur du substrat qui l’entoure.

Si vous le croisez en balade au bord du Lez, observez-le, mais surtout, laissez-le à sa quiétude. Son avenir dépend de vous.