34 logements, un parking et de nouveaux axes routiers balafreront-ils la jolie prairie des Bugadières ?

34 logements, un parking et de nouveaux axes routiers balafreront-ils la jolie prairie des Bugadières ?

Les Bugadières, c’est l’un des dossiers qui divisent le plus. Adoubé par Madame la maire, c’est le projet qui met en péril une belle clairière de plus de 7 500 m2 au coeur du village de Montferrier. C’est, selon les opposants, une erreur urbanistique qui va défigurer l’un des rares coins de campagne de l’hypercentre et provoquer une circulation intense dans un quartier jusqu’ici paisible.

L’affaire est d’ordre privé, mais la municipalité en place a donné son feu vert. Là, en lieu et place de cet espace nature délimité par le chemin des Bugadières et l’impasse des Basaltes, le panneau qui annonce le chantier décrit l’importance de la construction : 34 logements collectifs répartis sur deux niveaux, 57 places de stationnement en sous-sol… soit plus de 2 100 m2 de plancher, sans compter les 12 places de parking prévues en surface. Adieu esprit champêtre, bonjour couleur béton… et bienvenu risque d’inondation !

Si l’immeuble haut de 8,50 mètres sort de terre, c’est la fin de la tranquillité dans ce périmètre aujourd’hui irrigué par des routes étroites, sinueuses, pour le chemin des Bugadières, à sens unique. C’est aussi la mise à mal du patrimoine historique et architectural de Montferrier-sur-Lez, en raison, notamment, de la proximité de bâtiments anciens et de sites d’intérêt culturel.

Une pétition « contre » avec 300 signatures

Côté environnement, les opposants pointent du doigt l’influence désastreuses sur la faune et la flore, ainsi que sur la gestion des ressources en eau. Sans parler de la transformation de la petite impasse des Basaltes en un axe routier à fort trafic afin de permettre aux véhicules des futurs résidents de circuler dans ce périmètre déjà contraint.

Depuis plusieurs mois, les nombreux détracteurs, et pas seulement les riverains, manifestent régulièrement leur mécontentement. Une pétition qui dénonce le saccage des lieux et la transgression de plusieurs règles d’urbanisme a déjà récolté 300 signatures. Pour ces habitants, qui ne sont pas hostiles à un projet plus mesuré et mieux adapté, pas question que ce quartier paie le prix fort de cet aménagement aberrant et voit s’aggraver la menace d’inondation.

De son côté, la municipalité pilotée par la maire Brigitte Devoisselle se montre favorable au dossier au nom de la nécessité de développer de nouveaux logements pour répondre à la demande croissante des nouveaux habitants, d’accroître le parc de logements sociaux et de soutenir le dynamisme économique de la commune. Sauf que…

Circulation et stationnement au pays des sauterelles

Sauf que le projet ne se limite pas au côté droit du petit chemin des Bugadières. En face des futurs 34 logements, accolé à l’actuelle salle de danse et ses façades en bois, la mairie prévoit de créer un nouveau bâtiment. Cet édifice sera érigé sur deux niveaux reliés par un ascenseur pour les personnes à mobilité réduite.

Au rez-de-chaussée, une nouvelle salle de danse viendra s’ajouter à l’espace artistique existant. À l’étage, le projet prévoit un espace poterie de 45 m2, ainsi que d’autres salles municipales, dont l’affectation change au gré des vents et des lubies… Dernière hypothèse en date, l’installation du poste de police municipale, lequel serait accessible par une passerelle qui connecterait le bâtiment au parking des Grèses, situé au-dessus. Bref, une usine à gaz au pays des sauterelles et des coccinelles.

Cumulés, les deux projets immobiliers seront nécessairement facteur de nuisances pour le quartier. Côté pile, l’intensification de la circulation et les risques liés impacteront l’un des accès majeurs qui dessert les écoles. Côté face, l’augmentation du stationnement amplifiera les problèmes de gestion du parking déjà encombré lors des cours de danse. C’est dire si le poumon vert des Bugadières risque fort de s’étouffer. Pas bon pour Montferrier, pas bon pour la planète.